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Il y a 75 ans : la « libération » de la Belgique.

 

Récits degrelliens de l’épuration. Appel à témoins !

 

Nos amis du ‘t Pallieterke s’inquiètent, fort judicieusement, de l’orientation que prendront les célébrations du septante-cinquième anniversaire de la Libération de la Belgique en septembre 1944, craignant qu’aucune cérémonie n’évoque la répression sauvage dont furent victimes, non seulement ceux qui crurent en l’ordre nouveau ou sympathisèrent avec l’Allemagne victorieuse, mais même ceux qui n’eurent pour seul tort que d’être dans le collimateur –pour quelque raison que ce soit– de ceux qui se découvrirent soudainement une vocation de « résistant » épurateur.

 

Repressieverhalen 1.jpgL’hebdomadaire nationaliste flamand a donc lancé un « appel à témoins » afin de documenter cette face souvent occultée de la « Libération », rappelant d’ailleurs que, voilà 75 ans, ‘t Pallieterke et son rédacteur en chef Bruno De Winter (qui n’appartenait en aucune façon à ceux qu’on désignait par l’expression « les noirs », par référence non pas à la couleur de leur peau mais à celle de leur uniforme) furent les premiers à stigmatiser dans leurs articles l’inhumanité aveugle de la répression. Cet appel à témoins concerne bien évidemment toutes les régions de Flandre, mais également de Wallonie puisqu’une simple recherche sur Google a montré au rédacteur en chef Karl Van Kamp qu’à part une photo de femmes tondues à Charleroi, il n’y a pratiquement rien à trouver sur le net, comme si « ce pan de l’histoire avait été consciencieusement gommé de la mémoire francophone », comme si « du côté wallon, il n’y avait eu que de courageux résistants alors que du côté flamand, il n’y avait que des collabos. Cette fable est tellement ancrée dans les esprits que même en Flandre, on finit par y croire. »

 

Sans doute est-ce d’ailleurs pourquoi, dans son ultime ouvrage Tintin mon copain, Léon Degrelle consacrera trois chapitres (« Hergé sous les verrous », « L’intolérance absolue », « C’était affreux, affreux ! ») à cette face hideuse et donc bien cachée de la victoire qui va se célébrer sans états d’âme à travers toute l’Europe dans quelques semaines.

 

Dans cet ouvrage, Léon Degrelle propose en fait un condensé de ce qu’il avait déjà publié dans ses Lettres à mon Cardinal (le primat de Belgique Léon-Joseph Suenens), exemples atroces des exactions subies par les « collaborateurs » ou prétendus tels en Belgique, accompagnés par d’autres exemples venant de France, puisque Tintin mon copain, contrairement aux Lettres, n’intéressait pas que le seul microcosme belge.

 

Lettres Cardinal.jpegNous reproduisons ici le texte des Lettres à mon Cardinal, publié sans illustrations, accompagné des photographies documentant Tintin mon copain, que les éditeurs voulurent le plus richement illustré pour en corroborer toutes les déclarations et en faire une sorte de vingt-cinquième album des aventures du célèbre reporter.

 

En effet, comme le souligne l’hebdomadaire flamand ‘t Pallieterke, si les textes concernant la répression de la collaboration en Wallonie sont rares, difficiles d’accès et parfois même falsifiés (il donne l’exemple éclairant des parents de la passionaria socialiste d’origine flamande Laurette Onkelinx dissimulant son passé familial pour le moins « nazi-compatible » sous des délires frénétiquement hystériques –voir ce blog au 18 janvier 2016), les photographies les illustrant sont encore plus rares.

 

 

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Pour illustrer l’occultation des faits de collaboration par le politiquement correct francophone, Karl Van Kamp, rédacteur en chef de ‘t Pallieterke, publie cette biographie, trouvée sur Internet, de Gaston, le père de Laurette Onkelinx, qui s’est récemment illustrée en contestant qu’il soit possible de trouver quelque «raison» à la collaboration : « Pas un mot dans cette biographie sur le fait que Maurice Onkelinx [père de Gaston et grand-père de Laurette] était membre du VNV et fut nommé bourgmestre de guerre de Jeuk [petite commune du Limbourg]. Pas un mot sur la répression qui s’abattit sur Maurice, arrêté et incarcéré à la prison d’Hasselt. Pas un mot sur sa femme dont on a rasé les cheveux. Pas un mot sur le procès et le jugement de Maurice. Pas un mot sur la fuite de la famille Onkelinx, loin de la commune limbourgeoise de Jeuk, afin de chercher du travail, par la force des choses, au-delà de la frontière linguistique. C’est ainsi qu’on écrit l’histoire du côté francophone… »

 

La Justice ne consiste pas à se ruer sur des centaines de milliers de gens, à leur taper dessus, à les condamner à n’importe quoi, à les jeter dans n’importe quelle crapaudière, puis à refermer à jamais les dossiers si haineusement bâclés dans une si fabuleuse bousculade du Droit !

 

D’autres que moi, Eminence, et qui sont des témoins irrécusables, ont été stupéfaits par les débordements judiciaires des Conseils de Guerre belges d’alors. J’ai retrouvé une coupure du plus important journal catholique de Bruxelles, qui cite le rapport rédigé à l’époque par un des rares magistrats qui protestèrent contre ces déchaînements (Libre Belgique, 10 mai 1950) et qui a eu le rare courage –car son cas est unique– de démasquer publiquement les méthodes « d’Instruction » qui furent utilisées à Wasmes notamment [commune du Hainaut, dans le Borinage, à une trentaine de kilomètres de Valenciennes], à l’égard des accusés, par des tortionnaires-assassins, coupables d’atrocités telles qu’il fallut, bon gré mal gré, les poursuivre eux aussi !

 

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Le cardinal Léon-Joseph Suenens « vitraillisé » par Alidor. Le caricaturiste a remplacé la mitre de l’animateur du mouvement « charismatique » par un bonnet d’âne et la colombe du Saint-Esprit par un corbeau se soulageant sur sa tête. La verve d’Alidor s’en donne à cœur joie, depuis les araignées au plafond jusqu’aux ânes poursuivis par un rhinocéros (surnom donné par Léon Degrelle au cardinal Van Roey), en passant par tous les poncifs de l’Eglise post-conciliaire.

 

Malgré le retour des Autorités, dit cet exposé du substitut Rouch, une section intitulée « Service Judiciaire » fut créée, s’arrogeant le droit d’arrêter, détenir et interroger des personnes. D’après les nombreux témoignages, il est acquis que dans une classe qui servait de bureau à Lecomte, plusieurs hommes et femmes furent maltraités, battus sur une table et brûlés, tandis qu’un pick-up tonitruait toute la journée, sans toujours parvenir à couvrir les cris des victimes.

 

Poursuivant sa lecture, l’organe de la loi aborde le cas d’Alfred Menu : « arrêté, il fut flagellé, pendu, puis brûlé à la main droite ».

 

Monsieur Paul Colman, en faveur de qui intervient un non-lieu, précise le Substitut Rouch, fut dépouillé de ses vêtements, lié sur une table et matraqué. Tombé sur le sol, il y reçut de sauvages coups de pied et signa enfin des aveux dont l’auditorat militaire ne tint pas compte. M. Colman en a gardé une grave incapacité à l’œil droit.

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M. Koriankoff, acquitté par le Conseil de Guerre, avait également subi des « interrogatoires renforcés ». Lié sur une table, il eut le poignet gauche brisé et fut brûlé aux jambes au moyen de poudre à cartouches. Il en a gardé une incapacité de travail de l’ordre de cinquante pour cent.

 

Madame Rose, de Moustier [commune du Hainaut, à une vingtaine de kilomètres de Tournai], épouse F. Lienard, fut arrêtée le 26 septembre 1944, alors qu’elle était sur le point d’être mère. En présence de plusieurs détenus et commandants des P.A. (Patriotes Armés !), elle fut frappée à coups de poing, matraquée, puis subit le même traitement, liée sur une table. Après qu’un sac lui eut été passé sur la tête et le haut du corps, la malheureuse fut abandonnée dans les couloirs où elle MOURUT peu après.

 

M. Armand Fauvaux, qui ne fut pas inquiété par l’auditorat militaire, subit les sévices en l’absence de témoins. De la cave où ils étaient enfermés, d’autres détenus entendirent ses cris perçant la musique, puis le bruit d’un corps tombant lourdement sur le sol. La nuit suivante, alors que M. Fauvaux, ensanglanté, gisait sur sa couchette, les prévenus (c’est-à-dire les Résistants Armés du Service Judiciaire !) se livrèrent sur lui à des brutalités sans nom. Au petit matin, il RENDAIT LE DERNIER SOUPIR. » (Libre Belgique, 10 mai 1950).

 

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Ce système d’instruction à base de matraquage, d’yeux pochés, de poignets fracturés, de poudre à cartouches enflammée dans l’entrecuisse des prisonniers, de femmes enceintes torturées à mort, vous avez dû, vous aussi, Eminence, en découvrir la délicatesse dans le journal dont vous ne manquiez pas la lecture un seul matin ?... Et votre clergé a dû vous en faire part aussi, j’imagine, car ces tortures se répétèrent de toutes parts…

 

Quand les rescapés de ces tabassages arrivaient devant les Conseils de Guerre, ils trouvaient souvent, non pas des Juges, mais des ennemis acharnés. Là encore, c’est votre journal de chevet, Eminence, la Libre Belgique, qui se risqua à dénoncer, le 12 octobre 1947, c’est-à-dire en pleine répression, les « charges en règle » dont étaient accablés les prévenus et qui, écrivait le quotidien catholique, « se répétèrent de façon permanente » :

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Il est au Palais quelques Présidents qui se croiraient diminués s’ils se contentaient de présider. Aussi avec un zèle imperturbable, préfèrent-ils seconder à l’Audience l’Accusateur Public et rabrouer à tout propos, et hors de propos, les avocats de la défense, qu’ils finiront par traiter sur le même pied que les prévenus eux-mêmes.

 

La fonction de Président est indissolublement liée à l’exercice d’une complète sérénité, d’une impartialité tout aussi égale à l’endroit de la défense et de l’accusation, d’autant plus que jusqu’au moment du jugement, l’inculpé est théoriquement présumé innocent et doit être, dès lors, considéré comme un quelconque citoyen belge, nanti de tous ses droits.

 

Dans l’interrogatoire du prévenu, un Président du Conseil de Guerre de Liège se livre à une charge en règle, émettant ses avis, fustigeant la conduite de l’inculpé et glissant le plus rapidement possible sur les éléments pouvant jouer en sa faveur. S’il y a des témoins, ils jouiront automatiquement d’un préjugé favorable ou non, selon qu’ils seront cités par l’accusation ou la défense.

 

Dès avant la fin du débat, les autres membres sont fixés sur l’opinion du Président et ceci est fort grave car les Membres militaires plus ou moins profanes risquent ainsi de se laisser influencer et de considérer invariablement un procès sous l’optique bruyamment révélée du Président, seul juge en général qui ait pris connaissance du dossier. Or ce dossier qui emporte le plus souvent la conviction du Président dès avant l’ouverture de l’audience est élaboré unilatéralement par l’Auditeur dans le secret de son cabinet. Si bien que les droits de défense, qu’on continue imperturbablement à proclamer sacrés, se résument à la possibilité d’ébranler après coup une conviction A PRIORI façonnée par l’accusation.

 

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Dans ces conditions, on comprend que les condamnations à mort aient dégringolé par centaines et que les peines de prison aient atteint en Belgique des centaines de milliers d’années ! Un paysan limbourgeois ramassa vingt ans d’embastillement pour avoir « prolongé la guerre en vendant aux Allemands des pommes » ! Un Tournaisien écopa de quinze ans pour avoir « porté les armes contre la Belgique » en travaillant… comme cuisinier dans une cantine ! A Mons, peine identique à un commerçant qui avait vendu… des vélos : « le vélo de par lui-même pouvant rendre des services nettement d’ordre militaire, surtout à cause de la grande mobilité des armées modernes ».

 

Le vélo, concurrent mortel des chars de Rommel et de Patton, des citadelles volantes et des Messerschmidt à réaction !

 

Mais ces bouffonneries militaro-judiciaires d’ex-couleuvriniers, répétées des milliers de fois dans un pays minuscule, étaient assaisonnées chaque fois de nombreuses années de cachot, et aussi de souffrances sans nom des femmes et des enfants de l’infortuné marchant de pommes, du marchand de soupe et du marchand de vélos, lampistes innombrables enfournés tous, cul par-dessus tête, dans les basses-fosses du Régime…

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Scène de la vie ordinaire à Charleroi, en septembre 1944...

Les avocats –époque bénie pour cent petits cancres vaniteux du Barreau– bien décidés, tout en encaissant de copieuses provisions, à ne pas se mouiller, se contentaient généralement de topos peu compromettants. Si certains essayaient –rari nantes in gurgite vasto [« rares naufragés dans le vaste abîme », Virgile, Enéide, I, 118]– d’esquisser une défense, ils recevaient aussitôt une avalanche de horions, non seulement du Conseil de Guerre, mais aussi d’une clique hargneuse qu’on apostait souvent à l’entrée du prétoire et qui assaillait les prévenus.

 

L’un d’eux, au Conseil de Guerre de Gand, fut si violemment frappé qu’il faillit en périr, ce qui n’empêcha pas le Conseil de Guerre de juger sur l’heure le malheureux, crachant sa denture à grands coups !

 

Les gendarmes, lit-on dans le compte rendu publié sans commentaire réprobateur quelconque dans la Libre Belgique, débordés, ne purent protéger le prisonnier qui fut roué de coups et eut plusieurs dents cassées. Il s’en fallut de peu qu’Hensiguer ne fut mit à mort.

 

Décrivant une autre comparution en Conseil de Guerre belge, à Bruges cette fois, « les Correspondants de presse anglais, raconte Le Phare, furent unanimes à déclarer que le jugement était basé sur des preuves qui n’auraient satisfait aucun juge d’Outre-Manche ».

 

Il n’est pas étonnant dans ces conditions, ajoutait le journal, que la Justice belge ait très mauvaise presse à Londres. Pour la deuxième fois cette année, une interpellation aura lieu à la Chambre des Communes à ce sujet.

L’avocat du prévenu, Me Sagge, s’est fait huer par le public qui assistait à l’audience.

Quant à l’accusé, il a été insulté par les spectateurs, parmi lesquels certains lui crachèrent au visage.

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Ces scènes se passaient, Eminence, ouvertement, en pleins tribunaux, cinq ans encore après que la Belgique eut été « libérée » et que des centaines de condamnés à mort eurent été abattus, comme des ludions de foire, dans des cours de caserne.

 

Le Colonel Lovinfosse (qui tenta de me kidnapper en Espagne en janvier 1946 afin de me faire fusiller) vient précisément de corroborer en public l’essentiel de ce que je vous avais écrit dans mes précédentes lettres. Ses déclarations précèdent un dossier effroyable que publie la revue belge Europe Magazine (Août 1975, n° 63). Le fait est sans précédent. En trente ans, pas une publication belge n’avait eu le courage de braver les meutes criailleuses de la Résistance en publiant un exposé sérieux sur ce que furent, en 1944 et en 1945, les crimes de la Répression belge. Les Résistants à la Lovinfosse qui, eux, ont risqué leur peau, et au courage civique desquels nous, combattants du Front de l’Est, avons toujours tenu à rendre hommage, ne voulaient plus apparaître comme complices de ce qu’ils appellent « LES CRIMES CONTRE L’HUMANITE » COMMIS EN BELGIQUE.

 

– « Après la Libération du 3 septembre, a écrit le Capitaine Corneille Van Der Borght, Ancien Combattant et Croix de Feu, c’est alors qu’on a vu la saleté : des gens arrêtés et parqués par vengeance. De soi-disant groupes de « résistants » arrêtaient sur demande et pillaient ce qui était bon à prendre, brûlaient les meubles en pleine rue mais prenaient dans les tiroirs ce qui avait de la valeur. J’ai dû intervenir, pistolet au poing, pour calmer ces patriotes à brassards, rue Vanden Corput, à Forest. Des gens que l’on n’avait jamais vus ni connus pendant la guerre, qui rendaient justice, comme ils disaient, j’en ai connus de cette engeance ! Il n’était pas difficile d’être reconnu comme Résistant, de s’inscrire à certain parti politique ou d’avoir de l’argent. Je pourrais citer de ces cas jusqu’à l’écœurement : alors, parlez-moi d’inciviques ! »

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Faisant suite à ces affirmations, a été entamée la publication d’une collection atroce de crimes « résistancialistes »dûment établis, commis alors contre des milliers de nos disciples. Ces dépositions sont accompagnées de photos abominables, véritable honte pour le Régime et pour les Autorités politiques qui permirent que des êtres humains, des femmes notamment, fussent traités en Belgique avec une telle bassesse. Honte aussi pour le Haut-Clergé belge qui en fut le tout premier informé et qui se calfeutra dans ses Evêchés. Ces documents-là, Cardinal Suenens, l’Archevêché de Malines les a reçus dès l’instant même de leur rédaction. Encore une fois, à la lecture de ces dépositions, qui ne sont plus révélées par nous mais PAR NOS ADVERSAIRES, avez-vous eu le moindre sursaut ? Soit d’indignation ? Soit de pitié ?...

 

Alors, il n’y a point d’autre remède que de replacer à nouveau sous vos yeux mais, cette fois-ci, en présence de milliers de lecteurs-témoins, les principaux extraits de ces dépositions atroces qui ont si peu troublé votre conscience.

 

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Donnons la parole d’abord au Colonel Lovinfosse. Il décrit, vu du côté de la Résistance, ce que fut la chasse à l’homme de « Droite » en 1944.

 

– « Sous l’influence de la surenchère des Communistes, les seuls qui savaient ce qu’ils voulaient, nos prisons étaient surpeuplées : on avait compté plus de cent mille arrestations.

Les gardes-chiourmes pratiquaient la torture, parfois à titre personnel.

On jugera de la lâcheté de ces redresseurs de tort lorsqu’on saura que lors de l’offensive des Ardennes, plusieurs d’entre eux, craignant la victoire de Rundstedt, sollicitèrent de leurs prisonniers des certificats assurant qu’ils avaient été bien traités.

En fait, le F.I. (FRONT DE L’INDEPENDANCE) n’était pas exactement un mouvement de Résistance. Fondé le 15 mars 1941 par le journaliste Demany, l’abbé Boland et le Dr Marteaux, ce dernier représentant ès qualités du Parti Communiste, cette organisation visait à fédérer toute la Résistance et bien qu’ils n’aient jamais atteint 40 % des effectifs, les Communistes tenaient tous les leviers de commande.

Les Communistes du F.I. ne dissimulaient d’ailleurs pas leurs intentions : dans chaque commune, un pouvoir populaire devait succéder aux municipalités en place. Tout obstacle à cette procédure devait être éliminé… Après… eh bien, on verrait !

Presque seuls, de tous les Partis Communistes occidentaux, les Belges gardaient leur LIAISON RADIO AVEC MOSCOU. Je l’ai appris depuis : un Hongrois, Berey, jamais découvert, continuait à faire rapport et à recevoir des consignes des Services de l’ancien Komintern.

Sous la direction du chef d’orchestre clandestin du Kremlin, il s’agissait d’empêcher les partis catholique et libéral de récupérer les voix des électeurs rexistes et nationalistes-flamands et d’ouvrir au P.C. les allées du Pouvoir absolu.

Cet exercice de la terreur, qui permettait à la lie de la population de donner libre cours à ses bas instincts, devait neutraliser les ennemis du Communisme. »

 

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Comment s’opéra ce carnage exercé par des Résistants que manœuvrait la Gauche ? Le dossier sur LES CRIMES CONTRE L’HUMANITE COMMIS EN BELGIQUE, publié dans Europe Magazine, l’établit au long de toute une série de cas aussi précis qu’atroces.

 

Le dossier s’ouvre par le récit des tortures auxquelles, pendant plusieurs semaines, fut soumise une femme mariée, Mme A., qui fut, par la suite, reconnue innocente : « Il apparut effectivement que Mme A. n’était pas coupable et qu’il y avait eu erreur. ». Mais en attendant qu’on lui eut dit : « c’est une erreur », cette femme allait connaître à Breendonck un effroyable enfer.

 

Elle avait été arrêtée le 5 septembre 1944, accusée sans preuve quelconque « d’être de la Gestapo » ; enfermée durant quatre jours, on lui avait coupé une moitié des cheveux le 10 septembre. Le 11 septembre, une certaine « Tante Jeanne » pénétra dans sa cellule.

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Le professeur Francis Balace –la rigueur objectivement scientifique faite homme– a publié les photos corroborant les faits rapportés par Léon Degrelle, tout en s’en amusant car, n’est-ce pas, que faisait-elle de grave en jouant de la tondeuse ou du pinceau ? Pour l’ « historien », les agissements de cette « étrange infirmière » n’ont pas grand-chose à voir avec la « répression » car « dans son cas, on ne peut pas parler d’un sentiment de vengeance patriotique mais d’un dérèglement mental s’apparentant à du sadisme à connotation sexuelle » (Jours de guerre, vol. 20, pp. 117-119).

 

Ecoutez le rapport.

« LE COMMANDANT A DIT QUE JE PEUX FAIRE CE QUE JE VEUX AVEC VOUS. Mme A. fut alors conduite dans la cour intérieure du fort. Des hommes et des femmes y étaient rassemblés. La fameuse Tante Jeanne lui coupa le reste de ses cheveux et lui peignit une Croix Gammée sur la tête. Ensuite, la prisonnière dut lever ses vêtements et enlever sa culotte. Tante Jeanne lui peignit successivement des Croix Gammées sur les seins, le ventre et les fesses. En présence des prisonniers, Mme A. dut alors marcher en tenant ses vêtements relevés de manière à ce que tout son corps soit bien visible. Elle fut photographiée ainsi. Après ce traitement bestial, Mme A. fut placée dans un panier et deux prisonniers durent la porter en faisant le tour de la cour. Cela ne suffisait pas. Ensuite, deux prisonniers durent la coucher dans un cercueil de façon à ce que, seule, la tête restât à l’air libre. On fit à nouveau des photos. Tante Jeanne disait “nous allons un peu essayer le cercueil pour voir s’il est à votre mesure pour le jour où…” Ensuite, Tante Jeanne se rendit avec un gardien et Mme A. jusqu’à la sortie du fort. Mme A. dut faire six aller et retour SUR LA CHAUSSEE avec les vêtements relevés pour que les Croix Gammées fussent bien visibles. La foule criait : Putain allemande ! Qu’on la pende ! Qu’on la fusille !” A la fin, un casque allemand sur la tête, Mme A. dut prendre place sur une voiture ; elle devait y faire le salut hitlérien et y chanter “Kempenland” [mélodie populaire écrite en 1941 par le poète Jozef Simons et mise en musique par Armand Preud’homme. Chaque strophe commence par les vers « O Campine, merveilleuse perle de la couronne thioise »]. La voiture fit plusieurs allées et venues tandis qu’on couvrait la prisonnière d’insultes ordurières. Après ces brutalités, Mme A. dut régulièrement, jour et nuit, se montrer à la fenêtre.

Quinze jours après, le coiffeur I., de W., lui rasa de nouveau les cheveux pour la deuxième fois.

Il apparut effectivement que Mme A. n’était pas coupable et qu’il y avait eu une erreur. Entre-temps, Mme A. tomba malade à la suite de ces traitements. N’empêche, deux gardiens ACCOMPAGNES DE DEUX ANGLAIS et de Mlle R., de Willebroeck, la traînèrent encore hors de son lit et un gardien la présenta comme “reine de la Gestapo”. »

 

Ce n’est qu’au bout de ces semaines d’épouvante que la malheureuse, à demi-morte, reçut enfin son « C’ÉTAIT UNE ERREUR » et put être récupérée par son mari.

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Au même Breendonck. C’est la déposition d’un homme qu’on va lire maintenant.

– « Arrêté à Anvers le 5 septembre 1944, je fus emmené le jour même à Breendonck. Je fus interné immédiatement car ils prétendirent que j’étais SS. Je fus interné cinq jours dans une cellule et ensuite quinze jours dans une autre, dite cellule de la Gestapo. La première nuit, je fus déjà maltraité à coups de crosse, de poings et de pieds. On me frappa jusqu’au moment où je fus inconscient. Cela se passa ensuite toutes les nuits et même le jour.

Nous étions battus chaque nuit. Il y avait aussi des femmes. Une nuit, des gardiens sont arrivés Ils dirent à une jeune femme : “En avant, ENLEVE TA CULOTTE ET MONTRE TON SEXE”. Ils plaisantaient entre eux parce qu’elle avait peu de poils sur le pubis. Certains de ces gardiens avaient bu. Une autre femme, de mon côté, dut également enlever sa culotte. Elle ne voulait pas. Elle dut pourtant sous la menace d’être frappée. J’ai entendu qu’une femme devait marcher à quatre pattes. La même nuit, des femmes durent courir dans le couloir, les mains en l’air, aussi vite que possible.

J’ai également dû me mettre sur les genoux, les mains en l’air, me coucher sur le ventre, embrasser le sol, manger de la terre. »

 

Ce rapport contient aussi une révélation étonnante. Les potences de Breendonck autour desquelles tant de Résistants plus ou moins authentiques se livrèrent à tant de simagrées patriotardes après 1944, avaient été plantées, sous une avalanche de coups, par les prisonniers mêmes qu’avaient enfermés, dans ces cachots, ces Résistants : « Nous avons dû construire trois potences et planter dix poteaux dans le sol. Le dimanche suivant, devait se dérouler à cet endroit une cérémonie à la mémoire des personnes qui avaient été pendues et fusillées à ces potences et ces poteaux QUI VENAIENT D’ETRE PLACES PAR NOUS ! »

 

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Troisième document, signé par onze témoins, qui décrit le martyre, à Breendonck encore, de M. Jan de Rijck qui, lui, allait périr sous les sévices.

– « Jan de Rijck, né à De Klinge [petit village de Flandre orientale, le long de l’embouchure de l’Escaut], le 21 juin 1917, domicilié à Temse [commune flamande située sur l'Escaut, non loin d'Anvers], fut matraqué et frappé à l’aide de courroies et d’une cravache pour chien sur la place du Fort de Breendonck, le 3 octobre 1944. Il y resta trois jours. Il fut battu chaque jour par des gardiens et des visiteurs, même la nuit.

La nuit du 10 au 11 octobre, il fut traîné par quinze hommes vers la chambre de tortures où on lui arracha tous ses vêtements. On le battait tout nu, avec des matraques. Lorsqu’il était épuisé, on le jetait en l’air et cinq hommes le piétinèrent.

Il avait supplié qu’on le tue parce qu’il ne pouvait supporter les coups qu’il recevait.

Le 11 octobre, il fut conduit avec d‘autres en camion à Malines. Là, les docteurs S. et De P. ont tout fait pour le guérir. Mais il mourut dans la nuit du 17 au 18 octobre. On refusa l’aumônier que le docteur De P. avait demandé. »

(Document signé par 11 témoins).

 

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Quatrième document.

– « J’ai été arrêté à A. le lundi 11 septembre et conduit à la Werbestelle [bureau du Service du Travail obligatoire]  où l’on m’a battu, piétiné, craché dessus et où j’ai subi d’autres brutalités. La même nuit, j’ai été conduit en voiture à Breendonck. Pendant tout le trajet, je devais m’agenouiller et j’ai été très maltraité.

Les tortures ont duré 16 jours. Je recevais des coups des partisans le matin et le soir. Voici quelques détails sur les coups et les traitements que j’ai subis durant ces seize jours :

1. J’étais obligé de me coucher, la poitrine sur le sol ; ensuite, les gardiens sautaient avec leurs bottes sur mes poumons et cela deux fois dans la région du cœur. Un des partisans a essayé plusieurs fois de m’arracher les yeux.

2. Je devais me mettre le dos au mur. Ensuite, ils m’écrasaient les tibias avec leurs bottes. C’était une douleur insupportable.

3. Quatre hommes m’ont battu au sang deux nuits de suite.

4. Un jour, je fus emmené de la cellule et placé dans un cercueil. Ils me disaient qu’ils allaient M’ENTERRER VIVANT et qu’ils laisseraient ma cellule ouverte comme preuve de ma fuite. J’étouffais lorsqu’ils m’en libérèrent.

5. Je dus également me battre contre un autre prisonnier et comme je ne mettais pas beaucoup de cœur à l’ouvrage, j’ai de nouveau été battu par les partisans.

6. Je dus me placer conter le mur et j’ai reçu tellement de coups de poings que j’en perdis les dents.

7. Un matin, j’ai été emmené au bureau et j’ai dû me dévêtir jusqu’à la chemise et me battre ainsi avec un autre prisonnier. De chaque côté, deux partisans me surveillaient, l’un avec une matraque, l’autre avec un fouet pour chien. Je dus ensuite enlever mon pantalon et je fus tellement battu que mon sexe en saignait. Cela se passait en présence d’une femme qui trouvait cela très amusant. »

 

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Cinquième document.

 

Ici, un détail important à noter : le torturé M. H., de Tisselt [commune de la province d’Anvers, non loin du fort de Breendonck], avait « été interrogé PAR L’AUDITEUR MILITAIRE avant d’être livré à ses bourreaux De M. et Bra ».

 

– « Arrêté à T. le 7 septembre 1944, j’ai été transféré le jour même à Breendonck.

Quelques jours après, j’ai été interrogé par l’Auditeur Militaire. Après cet entretien, j’ai été enfermé au cachot sous prétexte que je mentais.

Cette nuit-là, j’eus la visite de M. Bra et d’un autre gardien. De M. commença tout de suite à me battre avec un martinet, dans la figure et sur la tête. Ils me firent ensuite dévêtir et ils me battirent à coups de matraque, de cravache et de martinet. Ils me battirent jusqu’à me faire perdre conscience. Ils m’ont laissé par terre jusqu’à ce que je reprenne conscience.

La nuit suivante, j’étais à nouveau battu par les gardiens que je ne connaissais pas. Parfois, ils me prévenaient un quart d’heure à l’avance qu’ils viendraient me battre et que je devais me tenir prêt. La nuit, nous ne pouvions dormir car ils venaient toujours chercher quelqu’un. Un jour, ils m’ont fait affronter quelqu’un de mon village. Nous devions nous donner des coups de poing dans la figure. Si nous ne nous battions pas assez fort, on nous montrait comment faire en nous donnant des coups de pied.

Chaque nuit, nous subissions des brutalités, la plupart du temps sur le corps nu. Une nuit, j’ai dû me rendre à la salle de tortures. On y battait ma femme à coups de matraque et de cravache. On la mit ensuite dans un cercueil.

On me battit tellement cette nuit-là que je tombai à terre, totalement inconscient. Lorsque je repris conscience, MA FEMME ET LE CERCUEIL AVAIENT DISPARU. Chaque nuit, nous étions ainsi roués de coups de matraque et de cravache, très souvent aussi de coups de crosse. »

 

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Sixième document : il s’agit maintenant d’UNE FEMME ENCEINTE, Mme H., de Putte [commune de la province d’Anvers, non loin de Malines].

– « Je fus arrêtée le 2 octobre. Dès mon arrestation, je fus maltraitée à Putte. J’étais enceinte depuis juillet et je perdis mon enfant à Putte le 6 octobre. Quand je me plaignais des douleurs que je ressentais auprès des partisans, ils me lançaient les pires obscénités au visage. Le deuxième jour de ma détention, je fus interrogée et, comme je disais la vérité, il me frappèrent au visage et sur la tête. Le premier coup que je reçus vint du Commandant de Putte, De V., puis son fils Jan me frappa au visage et sur la tête. Il me frappa ensuite sur les épaules et sur le dos avec un morceau de fer de la taille d’un tisonnier. On m’enferma alors dans une cave avec quatre partisans : Jan de V., O. D. B., et deux autres que je ne connaissais pas. L’un d’eux tira un coup de feu près de mes jambes. Et comme j’étais incapable de dire où était mon mari, ils me renvoyèrent brutalement de l’un à l’autre.

Dès le deuxième jour, j’avais dit que j’étais enceinte mais personne n’y prêta attention. Au deuxième interrogatoire, N. V. D. A., de Beersel, a de nouveau tiré dans ma direction.

Quand j’affirmais que j’étais innocente, De V. me frappa au visage et il me mordit comme un chien. Je fus aussi maltraitée par une femme qui m’arrachait les cheveux de toutes ses forces en criant : “il faut raser la tête de la putain boche”. On m’a alors rasé la tête.

Ce fut le quatrième jour au matin que je sentis que j’allais perdre mon enfant. Je demandai à mon fils de m’accompagner à la cour. J’atteignis le W.C. à grande peine et JE PERDIS MON ENFANT avec de grandes douleurs. Pas en une fois, mais en trois fois avec des douleurs terribles. AUCUN MEDECIN N’EST VENU pour moi ni aucune infirmière. »

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Ce n’est qu’après ces abominations qu’une confrontation eut lieu avec des témoins du quartier : les accusations comme dans des milliers d’autres cas, étaient inexistantes :

– « Les voisins sont venus témoigner. Tout a été noté. Et j’ai signé. Quand ils ont appris que j’avais perdu mon enfant, ils m’ont transférée à Malines. Là, le commandant a demandé aux partisans : ETES-VOUS DES BELGES OU QU’ETES-VOUS ?... »

 

En Wallonie, à Bersillies-l’Abbaye [petite commune du Hainaut, enclavée en France, non loin de Maubeuge], des Résistants iraient encore plus rapidement en besogne : là, une femme arrêtée étant enceinte, ils l’éventrèrent et son enfant, une fillette, fut jeté par-dessus un mur.

 

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Septième document. Les tortures s’administrent cette fois DANS DES LOCAUX OFFICIELS, à Bruxelles. A LA CASERNE MEME DE LA GENDARMERIE. Hommes et femmes sont confondus.

– « Le centre d’internement de la Caserne de la Gendarmerie à l’Avenue de la Couronne, connut également sa terreur dans les premiers jours de septembre. Les partisans BRULERENT, à l’aide de cigarettes, LE BOUT DES SEINS de nombre de femmes internées. Ils appartenaient au Front de l’Indépendance. Les infirmières torturèrent leurs victimes en tordant dans le sens d’une spirale le bout de leurs seins ainsi meurtris.

Dans une cave, il y avait quatre filles complètement nues. Elles y restèrent durant huit jours. Les F.I. prenaient plaisir à faire marcher ces malheureuses A QUATRE PATTES tandis qu’ILS LEUR ENFONÇAIENT UN CANON DE FUSIL DANS LE SEXE. Il y eut également une torture sadique de dix hommes nus et de dix femmes nues. L’aumônier J. pourrait en témoigner.

Lors d’un arrivage de prisonniers au Centre, UNE FEMME ENCEINTE SE VIT TRAVAILLER LE SEXE AVEC DES CHAINES lors de sa descente du camion.

Un homme mourant, au visage gonflé par les coups de matraque, fut tiré par les pieds en bas du camion de sorte que sa tête cogna le sol puis il fut traîné par les jambes pour que tout le haut de son corps saute sur le pavé puis sur les marches de l’escalier. Il était mort quand il arriva à l’étage. »

 

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A quoi bon continuer cette épouvantable litanie ?...

– « Ces faits révoltants, concluent les enquêteurs, se produisirent dans tout le pays où l’on vit même parfois s’instaurer un singulier commerce : des partisans vendaient, pour la nuit, aux Noirs de l’Armée Américaine, des femmes internées contre quelques paquets de cigarettes. Faut-il aussi parler de la lettre envoyée par trois cents internées de Hasselt à Mgr Cruysberghs [Karel Cruysberghs, 1891-1976, aumônier au Front de l’Yser pendant la Première Guerre mondiale, vice-recteur de l’Université Catholique de Louvain, sourd aux plaintes des martyres de l’Epuration] ? ou des tortures ignobles infligées par les partisans à des jeunes filles dans une forêt d’Ardenne ? Nous possédons de poignants témoignages à ce sujet. » (Le Nouvel Europe Magazine, août 1975, n° 63).

 

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Ces horreurs, contrairement à ce que certains pensent, ne se limitèrent nullement aux mois d’hiver 1944.

 

En 1945, sous l’égide des mêmes Fifis libérateurs, elles se poursuivaient de plus belle.

 

Nombre de nos soldats revenant du Front de l’Est se faisaient assassiner sans jugement quelconque : notre camarade Paquet, par exemple, fut tué à la frontière même à coups de barres de fer et de pavés. D’autres eurent les yeux arrachés à coups de boucles de ceinturon, comme à Beverloo. L’un fut même, notre camarade Gustave Carpentier (17 ans !), converti en chien enfourné dans une niche en pleine gare de Charleroi, obligé d’aboyer sans cesse, roué de coups de bottes en plein figure lorsqu’il s’arrêtait, complètement défiguré, toutes les incisives cassées. Dans le Hanovre, à Pohle, où des troupes belges étaient parvenues en mai 1945, un sergent et ses hommes emmenèrent dans un bois voisin les pères de quatre de nos camarades, réfugiés dans ce village et les y massacrèrent.

 

On connaît le nom de nos 242 fusillés officiels. Mais ce nombre est tragiquement faible à côté de celui des assassinés (plus de mille) et des torturés qui moururent dans les cachots. Jamais le ministre de la Justice n’a osé publier la liste des prisonniers politiques décédés, à bout de persécutions, dans les prisons belges, tel un des plus grands savants du monde, l’admirable paléontologue qu’était le Professeur de Fraipont, de l’Université de Liège [Charles de Fraipont, 1883-1946, voir ce blog au 15 août 2016], ou tel mon malheureux père dont on retrouva le cadavre, complètement nu, dans les sous-sols de la prison de Saint-Gilles.

 

A la fin, le nombre de ces malheureuses victimes au bord de la mort était devenu si considérable que lorsqu’on les voyait perdues, on les mettait à la porte pour ne pas devoir inscrire leur décès sur les Registres des prisons. Tel fut, au bout de deux années de souffrances indicibles, le cas de ma pauvre vieille mère (78 ans), garée dans un hôpital voisin. Mais encore, deux gendarmes montèrent-ils une garde vigilante jusqu’au dernier instant à quelques pas de l’agonisante…

 

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La tombe des malheureux parents de Léon Degrelle existe toujours, entretenue par le « Dernier Carré » (photo prise le 4 juillet 2019).

 

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Les bourreaux sadiques qui commirent ces horreurs étaient parfaitement connus de la Justice et de l’Administration : TOUS CES CRIMES DE LA RESISTANCE FURENT AMNISTIES !

 

Là, on ne traînait pas !

 

Par contre, vous, Cardinal Suenens, qui eussiez dû être le tout premier porte-parole du Dieu de la charité, vous ne remueriez pas encore le petit doigt pour que soient amnistiés, enfin, les survivants de nos cent mille persécutés.

 

Tous ces corps meurtris, matraqués, crossés, ensanglantés, ces jeunes filles nues qu’on faisait courir comme des bêtes folles, qu’on violait à la cantonade, ces seins écorchés, brûlés, tordus, ces ventres badigeonnés de Croix Gammées, cette malheureuse mère qui accouchait de débris d’enfant dans les cabinets, ces soldats rescapés du Front de l’Est qu’on lapidait, qu’on éborgnait, qu’on convertissait en chiens, leurs parents que des militaires massacraient, ces vieillards qui succombaient dans le trou sombre de leur geôle, transpercés de mille douleurs, qu’avez-vous fait pour eux, dites, Cardinal Suenens ? Je vous le demande. Je vous le crie ! Qu’avez-vous fait pour eux ? Et pour tous les autres ?

 

Ces souffrances sans nom, ces cruautés et ces injustices innombrables eussent dû vous révolter jusqu’au tréfonds de l’être. Rien, ni personne, on ne l’a vu que trop, n’a pu vous émouvoir. Ni quand elles se déployaient presque sous votre regard, ni maintenant encore, lorsque vous eussiez dû, au cours de cette Année Sainte [1975], essayer de mettre le holà à ce féroce passé de haine, en vous faisant le promoteur d’une amnistie qui eût été – et ce n’était déjà pas très glorieux – LA TOUTE DERNIERE DE L’EUROPE !

 

Inutile ! Crosse, mitre, cœur, tout chez vous est pétrifié lorsqu’il s’agit d’êtres humains chez qui votre sens olfactif décèle quelque relent de « droite ».

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Alidor voyait le charismatique cardinal Suenens en colloque singulier avec des gargouilles sataniques plutôt qu’avec le Saint-Esprit…

 

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Faut-il préciser qu’en ce qui concerne l’engagement des milliers de Belges pour le régime d’Ordre Nouveau, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais la moindre amnistie. A quoi bon d’ailleurs aujourd’hui (la dernière proposition de loi en la matière fut présentée au Sénat par le Vlaams Belang, le 13 mai 2011 ; sans le moindre résultat, bien entendu). La Belgique aura ainsi remporté le triste trophée de l’unique pays européen à n’avoir jamais voulu prendre en considération quelque mesure d’apaisement que ce soit en matière de conséquences politiques et sociales issues des engagements lors de la Deuxième Guerre mondiale. Avec pour résultat de généraliser la conviction qu’il est légitime de diaboliser absolument tous ceux qui se sont retrouvés dans le camp des vaincus.

 

C’est pourquoi les innombrables courriers écrits par Léon Degrelle à toutes les autorités politiques ou morales belges pour en terminer avec l’éternelle atmosphère de guerre civile empoisonnant la vie politique et sociale belge est tellement importante. Car répercutant des travaux historiques, judiciaires ou journalistiques de l’époque, il les sauve de l’oubli où les condamnait leur seule publication dans d’éphémères journaux et revues de l’époque.

 

En effet, qui peut encore connaître ces témoignages factuels, précis et circonstanciés, loin des généralisations des actuels travaux pseudo-historiques anonymisant toutes ces horreurs concrètes dans la sécheresse de leurs statistiques tellement consensuelles et politiquement correctes ?

 

Alors que pour le domaine français, il existe une bibliographie infinie sur les crimes de la pseudo-résistance, et ce, dès l’immédiate après-guerre, on n’en est nulle part en ce qui concerne la Belgique, et certainement la Belgique francophone, la Wallonie unanimement résistante !...

 

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L’histoire de la « Résistance » aveuglément glorifiée (puisque l’épuration des bandits infiltrés dans leurs rangs releverait d’une attitude d’extrême-droite : voir ci-après) agit rapidement comme un insupportable et ridicule étouffoir. Voici le « Résistant » comme le voit Alidor. Et il correspond bien à la description donnée par les historiens officiels Gotovitch et Colignon : les résistants « se mirent à donner en toute bonne conscience dans un certain folklore mémoriel ».

 

Les seules publications sur le sujet ont toutes été écrites au moins un demi-siècle après les événements (ainsi des « Collaboration, répression. Un passé qui résiste », ouvrage collectif sous la direction de Gotovitch et Kesteloot, titre paraphrasant à dix ans d’écart « La répression des collaborations. Un passé toujours présent » de Huyse et Dhondt).

 

En 2014 pourtant, à l’occasion du septantième anniversaire de la Libération », se tint une « Journée d’Etudes » à l’Université de Lille, dont les actes furent publiés sous le titre « L’épuration en Belgique et dans la zone interdite (1944-1949) » (disponible en ligne : https://books.openedition.org/irhis/570). Le titre mettant la Belgique en exergue est cependant fameusement trompeur puisque, à part une communication sur « La justice belge et la collaboration syndicale », tous les autres textes ne concernent que le Nord-Pas-de-Calais (17 pages sur 280 !). Sans doute la justification figure-t-elle dans l’introduction : « Bien adapté [sic] à l’année commémorative de la Libération, l’épuration demeure difficile à appréhender et à évaluer car les polémiques pèsent toujours sur les analyses et les interprétations. » (p. 3) Et on parle d’il y a cinq ans !

 

Nous ne pouvons cependant passer sous silence les pages consacrées à l’édulcoration des horreurs de l’épuration publiées, au terme des vingt-quatre volumes « Jours de guerre », à la fin des années nonante par les affidés du CREHSGM (Centre de recherches et d’Etudes historiques de la Seconde Guerre mondiale), devenu CEGES (Centre d’Etudes et de Documentations Guerre et Sociétés contemporaines) avant de s’acronymiser aujourd’hui CEGESOMA.

 

En effet, ces historiens du politiquement correct donnent tellement et exemplairement raison à l’éditorialiste du ‘t Pallieterke, Karl Van Kamp qui s’indignait de la différence du traitement, au nord et au sud du pays, de l’histoire de ce qu’on osa appeler l’« épuration », qu’ils vont même jusqu’à la justifier !

 

C’est ainsi qu’après avoir chiffré à 4 % de la population belge le nombre de « collaborateurs », les larbins du politiquement correct (les Colignon et Gotovitch qui, avec un Balace qui ne connaît plus de mesure, sévissent de même dans le Passé qui résiste déjà cité) ne comptabilisent les « résistants » qu’à hauteur de « 2,4 % de la population totale du Royaume », le tout sans la moindre référence pour établir leurs chiffres, ce qui peut néanmoins nous dire quelque chose sur l’orientation politique majoritaire de la population.

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Comme le constate Maître Balace, avec juste la distance de guillemets, « La “justice populaire” est passée… » (Jours de Guerre, vol. 19, p. 79).

 

Mais le plus important, c’est que d’entrée d’article (« Du sang, de la sueur, de l’encre », Jours de guerre, vol. 22, pp. 101), les sectateurs du Centre chargé d’écrire l’Histoire officielle de la Seconde Guerre mondiale affirment : « l’Histoire ne paraît décidément pas s’écrire de la même manière selon que l’auteur évolue en Flandre ou dans la communauté française », justifiant cette affirmation par le fait que la Résistance « était majoritairement l’affaire de francophones, même si, dans une certaine mesure, les activités de résistance étaient exercées en Flandre par des Flamands. Et encore, plus d’une fois s’agissait-il de Flamands d’expression française ». Tout en reconnaissant que « Plusieurs mouvement de “résistance armée”, à peine sortis de la clandestinité, ont connu une inflation spectaculaire de leurs effectifs, les doublant et les triplant en l’espace de quelques semaines » car il y avait des « avantages à la clef : facilités pour la collation d’emplois publics, pour les promotions, pour l’ancienneté en vue de la pension, octroi de distinctions honorifiques. »…

 

Dès lors, Colignon et Gotovitche trouvent normal que les accusations dénonçant « les excès commis lors de la Libération » proviennent essentiellement du « plat pays de Flandre, où des quotidiens influents –Standaard, Nieuwe Gids, Gazet van Antwerpen…– relayaient sans remords ce type de thématique et amplifiaient les polémiques suscitées par une petite presse nationaliste flamande en voie de précoce renaissance (‘t Pallieterke, Rommelpot…) ». Si, comme l’a relayé Léon Degrelle, les critiques provenaient du côté francophone, il ne pouvait s’agir que de « publicistes attitrés de la droite extrême » osant « exiger la mise au pas de la résistance en termes fleuris », tels les historiens-journalistes Jo Gérard et Jacques de Launay, l’historien Jacques Willequet ou « le dessinateur du satirique Pan », Alidor, c’est-à-dire des milieux qui « ne rassemblèrent jamais grand monde du côté francophone »… (pp. 109-110 et 123-124)

 

Dès lors, la voie était libre pour l’interprétation « correcte » des événements épouvantables rapportés par Léon Degrelle dans les textes que nous venons de citer. C’est le taliban de la Vérité, Francis Balace, qui, du haut de sa chaire universitaire, s’en est chargé dans un article dont le titre « Les hoquets de la liberté » (vol. 20, p. 75) est éloquent quant au parti-pris euphémique, édulcorant, melliflu de son récit présentant tous ces forfaits comme anodins, voire même innocents !!!

 

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Pour le révisionniste de l’épuration Balace, les femmes enfermées dans les cages des fauves du zoo d’Anvers devraient remercier leurs tortionnaires : « les cages du Zoo préservent de la tonte, ou pire… » !!!

 

Comme d’habitude (voir ce blog au 30 juin 2016), le prétentieux scoliaste se plante en historien intègre, étudiant le « phénomène » des « excès regrettables et des exécutions sommaires » de la même manière que le grand Tacite, « sine ira et studio » (sans colère ni passion), tout en nous prévenant aussitôt : ces « manifestations de sadisme collectif » pouvaient en réalité servir d’ « avertissements aux pouvoirs publics trop laxistes » !...

 

L’inénarrable Balace poursuit en expliquant que les « consignes du silence » qui ont occulté ce pan de l’histoire du côté francophone, relevaient « d’une pudeur certaine envers des faits qui pourraient d’un côté ternir l’image pure et révérée de la Résistance et, de l’autre, rappeler que la Flandre n’avait pas eu le monopole de l’incivisme ». Mais les Flamands n’ont pas eu cette « pudeur » car ils n’ont traité que « la répression du seul nationalisme flamand », « avec d’évidentes préoccupations communautaires »…

 

Et, de toute façon, selon Balace, cette répression est vraiment marginale puisque s’il « est impossible, cinquante ans après la Libération, d’établir un bilan chiffré plus ou moins précis des exécutions survenues pendant les quatre derniers mois de septembre [sic] 1944 », il ne faut en tout cas pas prendre en compte « les sources permettant à [l’historien jésuite, professeur à l’UCL et à l’Université d’Anvers] Karel Van Isacker d’évoquer quelques centaines d’hommes lynchés ou torturés à mort » [sic : ce sic est de Balace pour marquer sans doute son rejet de telles expressions outrancières ; le sic précédent est de nous pour marquer notre incompréhension du texte balacien comptant quatre mois de septembre en 1944]. Il n’y a en effet qu’un seul bon chiffre, et fort maigre : « Dans son livre récent La Libération, Luc De Vos en réduit le montant à un chiffre rond : cent environ ». C’est le chiffre auquel le djihadiste de la vérité épurée se tiendra, même lorsqu’il sera confronté à d’autres études ou récits, tel ceux concernant la caserne Trésignies, à Charleroi (août 1944) : « Que certains détenus y soient décédés des suites directes ou non de ces mauvais traitements est plus que plausible. Mais à quoi bon “en remettre”, comme le faisait la brochure semi-clandestine L’Enfer de Trésignies, éditée en 1945, qui, après une longue litanie de descriptions de tortures, n’hésitait pas à écrire que 200 personnes étaient mortes à la caserne pour le seul mois de septembre 1944 ! L’historien demande à constater l’existence de ces cadavres disparus sans laisser de traces… » Voilà donc Balace-le-justicier qui n’hésite pas maintenant à jouer au vulgaire révisionniste, au Faurisson réclamant des « sources », des preuves ! Il est vrai qu’ici, c’est quand même sans le moindre danger d’outrepasser des lois sacralisant quelque fabulation… Mais pour Balace, il est insupportable que cette « curieuse vérité » ait été « inlassablement reprise, sans vérification, dans toute une série d’écrits sur les excès de l’épuration ». ça alors ! alors que, justement, le Pallieterke se plaint du silence des historiens francophones !...

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La Belgique en guerre - 1944

"Ça y est, les Boches ont foutu le camp. Allons-y !"

 

Prisonnier au camp de Beverloo en 1946, Jiv (alias Jean Vermeire, Hauptsturmführer de la SS-Freiwilligen-Sturmbrigade Wallonien, condamné à mort, gracié en 1951) avait été le confrère des dessinateurs Hergé et Jam au XXe Siècle. Il croque avec talent la réalité de la « résistance » telle qu’il l’a connue.

 

Mais Balace, l’ayatollah de la Vraie Foi, s’en tient mordicus à son postulat d’une centaine de victimes… d’accidents, en quelque sorte : « Il serait fastidieux d’énumérer tous les incidents sanglants provoqués à travers tout le pays par ces contrôles routiers, très souvent intempestifs, effectués par des résistants à la détente trop sensible, connaissant mal leurs armes et couverts par les ordres de chefaillons locaux les autorisant à ouvrir le feu sans sommation sur tout qui [sic] refuserait d’obtempérer. » Ils ne sont donc pas à prendre en compte puisqu’ils sont souvent « à ranger parmi des conflits d’ordre personnel que l’atmosphère à la fois trouble et exaltée de l’époque et surtout la libre circulation d’individus armés, sous le couvert d’un vague brassard, feront soudain basculer dans la violence et le meurtre, ou dans simplement la surexcitation des esprits et le sentiment grisant d’être temporairement les “maîtres” au plan local ». Et voilà comment on écrit l’Histoire politiquement correcte !

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Cette photographie est peut-être la plus emblématique de l’horreur de ladite « épuration », témoignant de la souffrance indicible et résignée de la femme sans défense face au mépris implacable d’un salaud qui prétend faire « œuvre de justice ».

 

Et notre docte Pic de la Mirandole, chargé de bourrer le crâne de ses étudiants qui n’en peuvent mais, de conclure : « Dans la balance de l’Histoire, une petite cinquantaine de morts [tiens ? tout d’un coup et subrepticement, le total des victimes de la « libération » se trouve divisé par deux –sans la moindre indication de source, ce qui ressortirait sans doute à un coupable révisionnisme !], y compris les victimes d’actes de simple banditisme, de vengeances d’ordre strictement personnel et de “bavures” [délicieux guillemets !], pèse assez peu face aux 17.000 résistants environ [mais où sont les sources ?] fusillés, pendus, disparus dans les camps ou victimes d’actes de représailles. »

 

A qui donc l’indigne professeur Balace fera-t-il avaler que l’ensemble des victimes des lynchages épuratoires ne totaliseraient qu’une cinquantaine de personnes ? Et d’où viennent ces sous-catégories qui ne les concerneraient donc a priori pas vraiment, de « bavures », de « victimes de vengeances personnelles », de « victimes de simple banditisme » ? Finalement, en décomptant tous ces à-côtés, on arriverait sans doute bien au total présenté par le Fouquier-Tinville belge : Walter Ganshof Vander Meersch (un des responsables des avanies de Léon Degrelle en mai 1940: voir ce blog aux 30 avril et 6 mai 2017) ne prétendait-il pas qu’ « il y eut seulement trois exécutions sommaires par la population, alors qu’en France et aux Pays-Bas, les chiffres officiels font état de milliers » !!! Balace eût pu encore réduire sa « cinquantaine » à zéro s’il avait osé les faire passer aussi pour des « décès inopinés », des « morts de crise cardiaque » voire même des « accidentés de la route »…

 

Léon Degrelle avait bien raison d’appeler cet abject personnage « Besace » (voir ce blog au 30 juin 2016), une grosse et replète Besace, pleine d’un vent pestilentiellement mauvais…

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« Besace » n’est pas seul à vouloir réécrire l’histoire à la bisounours : cela fait longtemps que les « influenceurs d’opinion » tels les journaux ou les professeurs d’écoles (universitaires ou non) francophones occultent quand ils ne les nient pas les horreurs de la répression aveugle de 1944-46. C’est ainsi qu’Alidor (Paul Jamin, le dessinateur Jam du Pays réel et du Brüsseler Zeitung, lui-même condamné à mort et en attente de son exécution jusqu’en 1952) réagit, en juillet 1972, à un article du Soir (« Sœur Thérèse de l’Enfant Volé » : Thérèse Rossel était propriétaire du quotidien bruxellois reparu sous l’Occupation sans son accord formel) prétendant que la peine de mort n’était plus exécutée en Belgique depuis… 1918 ! Alidor ne cite pas les 242 condamnés à mort et fusillés ; il ne donne que quelques noms emblématiques : Leo Vindevogel, député catholique et bourgmestre de Renaix pendant la guerre : seul député à avoir jamais été passé par les armes (le 25 septembre 1945) ; Paul Herten, journaliste qui, après l’assassinat de Paul Colin, reprit la direction de Cassandre et du Nouveau Journal ; condamné à mort, il fut fusillé de manière infâmante dans le dos, le 13 novembre 1944 ; Jules Lhost, rexiste, journaliste au Nouveau Journal de Robert Poulet, exécuté le 22 mars 1945 ; José Streel, rédacteur en chef du Pays réel ; il se distanciera de Rex et travaillera pour Le Soir. Après que sa peine de mort fut commuée en détention à perpétuité, après appel de l’Auditeur militaire, José Streel fut à nouveau condamné à mort après une parodie de procès d’une seule audience et fusillé le 21 février 1946 (voir ce blog au 30 juin 2016). Auguste Borms, déjà condamné à mort pour avoir créé le « Conseil de Flandre » au cours de la Première Guerre mondiale, fut arrêté dans l’hôpital berlinois qui le soignait pour un grave accident de la circulation, livré à la Belgique, condamné à mort et exécuté le 12 avril 1946. « Monsaigneur le prince du Maquis » désigne le prince Charles, régent du royaume pendant l’absence de Léopold III, connu pour avoir toujours refusé quelque grâce. Sans doute les poteaux d’exécution dessinés par Alidor évoquent-ils les poteaux dressés par les « inciviques » enfermés à Breendonk pour leur propre exécution, comme le rappelle Léon Degrelle (voir ci-avant).

 

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Pour répondre à l’appel à témoins de Karl Van Kamp afin de constituer un nouveau dossier de l’épuration qui ensanglanta aussi bien la Wallonie que la Flandre, adressez-vous à

redactie@pallieterke.net

 

Il vous est également loisible (ce qui est peut-être encore plus recommandable) de prendre rendez-vous afin de communiquer vos récits de vive voix en téléphonant à la rédaction (où on vous répondra volontiers en français) au 03.232.14.17.

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